WONG FEI ASSOCIATION

 

Le Wushu

Le terme wushu regroupe l'ensemble des techniques de boxe à main nue ou quan fa. Ces innombrables boxes ont été subdivisées de manière arbitraire à la fin du 19ème siècle en 2 voies :

Voie Externe (Waijia) et voie Interne (neijia).

 

I. Boxes externes

Elles se classent en "Boxes du Nord" et "Boxes du Sud". Mais, pour mieux se perdre dans les innombrables styles chinois, une boxe portant le même nom au Sud et au Nord, est souvent pratiquée totalement différemnent.

Il faut distinguer le nom générique du style et ses variantes :

Exemple : le Tang lang quan (style de la mante religieuse) qui se subdivise en Tai chi Tang Lang, meihua tang lang, .... environ 20 styles connus de tang lang.

 

Quelques styles :

  • 1. Baihe quan : Boxe de la grue blanche, boxe du sud (province du Fujian). Ce style se subdivise en 5 styles principaux : Feihe quan, Minghe quan, Zonghe quan, Shihe quan, Suhe quan.
  • 2. Baimei Quan : Boxe créé par le moine taoiste Baimei de la province du Sichuan et qui vivait sous la dynastie des Qing (1644 - 1911) .
  • 3. Baji Quan : Boxe des 8 extrémes, appelée aussi Kaimenbaiji quan (boxe des huit directions d'ouverture des portes) ou encore Yueshanbaiji quan (boxe des huit directions du mont Yueshan) serait originaire du Comté de Cangxian province du Hebei. Cette boxe d'inspiration taoiste s'est transmise essentiellement au sein de la communauté musulmane des Hui. Des écrits relatent la trace d'un musulman "Wu Zhong" ( 1712-1802) enseignant de Baji quan dans le village MengCun du Comté de Cangxian / Hebeï.
  • 4. Cha Quan ou Zha Quan: Boxe de la famille Cha, créé par Cha Mier ou Zha Mier (1568 - 1644), style traditionnel du Nord de la Chine pratiquée au sein de la communauté Hui (musulman Chinois).
  • 5. Chang quan : Long poing - Style traditionnel du Nord de la Chine. Ne pas confondre avec des tao lu nommés chang quan du Shaolin, ni le style chang quan moderne créée en 1956 à l'initiative de l'Institut des Sports de Nanjing et qui mélange plusieurs styles traditionnels du Nord de la Chine (Cha quan, Hong quan, Hua quan, ...).
  • 6. Choy Lee Fut ou Tsai Li fo : Synthése au 19éme siécle de 3 styles du Sud : Choy gar, Lee gar et Fut gar.
  • 7. Ditang Quan : Boxe des culbutes.
  • 8. Fan Quan : Boxe pivotante / systéme intégré à différents styles (cha quan, tang lang, Shaolin du Nord). Voir Cha quan
  • 9. Fanzi quan : Boxe tournante, appelée aussi boxe d'attaque continue. Se subdivise en de nombreux autres styles. Style pratiqué surtout dans la communauté Hui
  • 10. Gou Quan : Boxe du chien.
  • 11. He quan : Boxe de la Grue. Terme générique pour désigner de trés nombreux styles en rapport avec cet oiseau : Yongchun baihe quan, Baihe quan, Xiaja quan, Lama quan, Shizihou quan, ....
  • 12. Hongjia Quan : Boxe de la famille Hong. Boxe du Sud de la Chine et plus précisement pratiquée à Canton.
  • 13. Hou Quan : Boxe du singe. Se subdivise en plusieurs styles distincts au Nord et au Sud.
  • 14. Hung Gar : Boxe de la famille Hung, style de synthése entre Tigre et Grue. Est surtout pratiquée au Sud de la Chine.
  • 15. Huxing Quan : Boxe du tigre.
  • 16. Keijia Quan : Boxe de la famille des Keijia. Ce sont des communautés du Nord de la Chine venues s'installer dans les provinces du Sud. Ils pratiquent des styles qui leurs sont propres : Diaojiao jiao, Lijia jiao, Niujia jiao, Yujia jiao, Zhoujia jiao, Zhujia jiao.
  • 17. Long Quan : Boxe du dragon de la province du Fujian.
  • 18. Longxing Quan : Boxe du dragon de la province du Gangdong.
  • 19. Meihua Quan : Boxe de la fleur de Mei. Se subdivise en de nombreuses variantes.
  • 20. Mizong Quan : Boxe de la trace perdue. Style originaire de la province du Shandong. Se subdivise en huit variantes différentes.
  • 21. Nan Quan : Désigne d'une maniére générale les styles du Sud de la Chine. Depuis 1956, désigne une boxe "moderne" élaborée à partir de plusieurs styles cantonnais dont les enchainements (tao lu) servent de standards de compétition.
  • 22. Pao Quan : Boxe du poing canon / systéme intégré à différents styles (cha quan, Shaolin quan, Taiji style Chen) et aujourd'hui disparue en tant que style autonome. Voir Cha quan.
  • 23. Shaolin Quan : Boxes de Shaolin. Sous ce nom sont regroupés différentes boxes dont certaines n'ont pas de rapport avec le Temple de Shaolin. L'appelation fait référence à une méthode ou systéme et non à une origine.
  • 24. She Quan : Boxe du serpent. Se subdivise en plusieurs styles distincts au Nord et au Sud.
  • 25. Tang Lang Hu Shi : Boxe du tigre et de la mante religieuse. Style de synthése du Sud de la Chine.
  • 26. Tang lang quan : Boxe de la mante religieuse - Boxe originaire de la province du Shandong. Se subdivise en de trés nombreux styles.
  • 27. TongBei quan : Littéralement, la boxe du dos traversé. Boxe développée surtout par la communauté Hui. Les bras et les jambes sont utilisés allongés et complétement relachés, ils sont lancés par un mouvement de fouet de la colonne vertébrale. Style trés souple, trés vif et qui s'accompagne de claquements des mains sur les bras et les cuisses. Se subdivise en 3 styles : Baiyuantongbei quan, Piguatongbei quan, Wuxingtonbei quan.
  • 28. Wing Chun : littéralement "boxe du printemps radieux" - Boxe du Sud créé au 18éme siècle par une nonne boudhiste : Ng Mui, initialement pratiquante du style de la Grue Blanche.
  • 29. Ying Quan : Boxe de l'aigle. Se subdivise en plusieurs styles.
  • 30. Zui Jiu Quan : Boxe de l'homme ivre.

 

II. Boxes internes (les plus connues)

  • 1. Bagua Zhang : Paume des 8 trigrammes. Se subdivise en style Cheng, Yi, Ma, Song, Liu.
  • 2. Dacheng quan renommé Yi quan en 1949 : Boxe de la grande compilation. Ce style se déclare être la synthése des styles internes.
  • 3. Taiji quan : Boxe du Fait Supréme. Se subdivise en plusieurs styles distincts : Style Chen, Yang (le plus connu), Wu, Sun, Li, etc. Chacun de ces styles se subdivisant eux mêmes en variantes.
  • 4. Xingyi quan (Hsing I) : Boxe du corps et de l'esprit.

 

D'autres styles internes :Liuhebafa quan (boxe des six combinaisons), Shunshi quan, Boxes du Mont Wudang, etc.

 

III. Qi Gong

Les techniques de qi gong étaient initialement intégrés à l'ensemble des boxes. Elles étaient considérées comme faisant partie du wushu. Chaque boxe ayant développé le qi gong adapté à ses caractéristiques. Aujourd'hui, on tend à considérer, de maniére trés réductrice, que seule les styles internes possédent un qi gong.

 

IV. L'organisation de Wushu en République Populaire de Chine depuis 1949

1950 : Premières volontés politiques d'unification du Wushu dans le but de contribuer à la santé de la population, lors d'une grande réunion de toutes les provinces de la Chine sous l'égide du Parti Communiste Chinois.

1953 : Création du premier festival officiel de Gong fu Wushu de la République Populaire de Chine.

1954 : Premiers cours de Wushu à l'Université des Sports de Nankin.

1956 : Création officielle de la Section Wushu au Centre National des Sports de Pékin (équivalent de notre Fédération) et de 12 ligues dans les provinces. Politique de développement du Wushu par la mise en place de démonstrations avec classement selon le niveau de pratique. le Chang Quan créé à partir de 1956, très répandu actuellement. Ce Chang Quan moderne se voulait une synthèse officielle de plusieurs boxes musulmanes du Nord de la Chine : Cha Quan, Hua Quan, Pao Quan et Hong Quan, toutes choisies pour leurs qualités gymniques (tonicité, étirement) et chorégraphiques.

1957 : Mise en place de compétitions avec des règles établies, d'où émergent les premiers champions reconnus. A cette occasion, est édité le premier règlement : " Jing Saï Tao Lu " sur le Chang Quan, le Nan Quan et le Taï Chi Quan. Parallèlement, un deuxième livre est publié afin de promouvoir ces disciplines, pour encourager la jeunesse à développer "un esprit sain dans un corps sain". Ce livre décrit les pratiques de compétitions à mains nues et avec armes, en fonction des niveaux.

1968 : Pendant "la révolution culturelle" les écoles de Wushu sont fermées, les professeurs sont accusés de propager un art féodal et envoyés en rééducation, de nombreuses archives sont détruites.

1972 : Aprés les excés et destructions de la révolution culturelle, est décidé un grand recensement national des styles, écoles et professeurs de Wushu par les Instituts des Sports de Province. Des documents cinématographiques, écrits, photos sont recueillis et donnent lieu à des expositions itinérantes. Une grande partie de ces archives "dort" dans les bibliothéques des Instituts des Sports et demanderait à être utilisée.

 

Le wushu est aujourd'hui une discipline sportive avec une fédération internationale (IWUF), des fédérations continentales et des fédérations nationales (FFW.aemc) toutes reconnues par le comité international olympique (CIO). Les championnats du monde ont lieu tous les deux ans. Trois compétitions ont lieu durant les championnats internationnaux : compétition de San Da, compétition de taolu (enchaînements) et compétition de taiji quan. Le premier championnat du monde de wushu a eu lieu à Pékin en 1991.

A l'instauration des compétitions, le Centre National des Sports a dû trouver des règles communes à la multitude des styles pratiqués en Chine. Tous les styles traditionnels du Nord ont été regroupés sous le terme de "Chang Quan" et tous ceux du Sud, sous le terme de "Nan Quan". Chacune de ces deux disciplines a repris les critères communs et les particularités pertinentes des styles anciens concernés, pour en montrer la quintessence.

 

 

Le Shaolin

 

Les temples Shaolin (少林寺; pinyin : Shàolín Sì, EFEO : Chao-lin Sseu) sont un ensemble de monastères bouddhistes chinois célèbres pour leur association du bouddhisme Chan avec les arts martiaux, le Kung Fu Shaolin. Ce sont les monastères bouddhistes les plus connus en Occident. Le nom « Shaolin » signifie « jeune (ou nouvelle) forêt ».

Le temple Shaolin originel est situé sur le mont Song (Songshan en chinois), une des cinq montagnes sacrées de Chine, dans la province de Henan. Fondé vers 497 sous la dynastie Wei du nord, c'est l'un des plus anciens temples bouddhistes de Chine. On rapporte qu'il servit de domicile au moine indien Batuo lors des trente années qu'il passa à prêcher le bouddhisme nikaya en Chine.

 

Histoire

La personne la plus connue associée à Shaolin est sans doute Bodhidharma ou Tamo (pinyin : Dámó), un moine indien qui voyageait en Chine au Ve siècle pour prêcher le bouddhisme Chan. D'après la tradition, on lui aurait d'abord refusé l'accès au temple Shaolin, et il n'aurait été admis qu'après avoir passé neuf années à méditer face à un mur. Ce serait ensuite sous sa direction que le temple aurait développé la base de ce qui sera ensuite appelé le bouddhisme Chan.

En découvrant l'état physique lamentable des moines qui passaient leur vie à étudier, il aurait décidé de leur imposer un régime d'exercices martiaux, base du kung fu, à la fois technique de défense contre les agresseurs, moyen de rester en bonne santé, et discipline mentale et physique.

Il semble que la venue de Bodhidharma à Shaolin soit une légende née entre les Xe et XIe siècles. On n'en retrouve en effet aucune mention auparavant, pas plus que de trace de son nom sur les stèles anciennes conservées au monastère.

La réputation militaire du temple date du début de la dynastie Tang (618 - 907). D'après des documents, des moines combattants shaolin auraient sauvé la vie du futur empereur Taizong ( Li Shimin) et l'auraient assisté dans sa lutte contre les forces rebelles. Une fois devenu empereur, ce dernier montra sa reconnaissance en agrandissant le complexe monastique et en autorisant certains moines à poursuivre leur formation militaire. Le kung fu shaolin atteint son apogée sous la dynastie Ming (1368 - 1644), quand plusieurs centaines de moines shaolin reçurent un statut militaire et dirigèrent des campagnes contre des rebelles et des bandits japonais. À cette époque, ils avaient développé leur propre style d'arts martiaux, le Shaolinquan.

Le temple originel fut pillé, détruit et reconstruit plusieurs fois. Les Mandchous le détruisirent en 1647 et massacrèrent presque tous les moines. Il ne sera pas rebâti avant 1800. Un incendie allumé en 1928 par le seigneur de la guerre Shi Yousan détruisit beaucoup de précieux manuscrits de la bibliothèque du temple.

En 1972, lors de sa visite en Chine, le Président américain Richard Nixon en compagnie de son conseiller Robert W. Smith, insista pour visiter le monastère. Les officiels chinois qui n'avaient jamais entendu parler de ce Shaolin tentèrent de le dissuader, mais il resta inflexible. Pour atteindre le monastère oublié il fallut dégager une route au bulldozer et dynamiter les lourdes portes qui refusaient de s'ouvrir. Le temple fut restauré dans les années 1970 par des fonds japonais du maître So Doshin, fondateur de la puissante école Shorinji Kempo. Ce n'est qu'en 1981 qu'il fut officiellement ré-ouvert. Les officiels chinois assistèrent alors à une démonstration de Kung Fu Shaolin exécuté par des artistes martiaux japonais. En quelques années, un style Shaolin sera reconstitué à partir d'illustrations, d'exercices de gymnastique, et de kung Fu sportif (Sanda). C'est dans les années 1980 que le Kung Fu a commencé à connaître un succès planétaire grâce à des démonstrations spectaculaires et à des numéros bien rodés.

S'il reste encore des zones d'ombre dans l'histoire de Shaolin, les spécialistes et auteurs modernes s'accordent tous sur un point : c'est bien là que s'est développé un système de combat complexe et singulier qui restera pendant des siècles la référence de la plupart des écoles d'arts martiaux asiatiques. De nombreux temples Shaolin ont vu le jour à travers la Chine au cours des siècles, notamment un temple renommé (et mystérieux) dans la province de Fujian. De nos jours, en Chine ainsi que dans le reste du monde, des milliers de temples sans relation avec Shaolin prétendent enseigner son style.