Le terme wushu regroupe l'ensemble des techniques de boxe à main nue ou quan fa. Ces innombrables boxes ont été subdivisées de manière arbitraire à la fin du 19ème siècle en 2 voies :
Voie Externe (Waijia) et voie Interne (neijia).
Elles se classent en "Boxes du Nord" et "Boxes du Sud". Mais, pour mieux se perdre dans les innombrables styles chinois, une boxe portant le même nom au Sud et au Nord, est souvent pratiquée totalement différemnent.
Il faut distinguer le nom générique du style et ses variantes :
Exemple : le Tang lang quan (style de la mante religieuse) qui se subdivise en Tai chi Tang Lang, meihua tang lang, .... environ 20 styles connus de tang lang.
Quelques styles :
D'autres styles internes :Liuhebafa quan (boxe des six combinaisons), Shunshi quan, Boxes du Mont Wudang, etc.
Les techniques de qi gong étaient initialement intégrés à l'ensemble des boxes. Elles étaient considérées comme faisant partie du wushu. Chaque boxe ayant développé le qi gong adapté à ses caractéristiques. Aujourd'hui, on tend à considérer, de maniére trés réductrice, que seule les styles internes possédent un qi gong.
1950 : Premières volontés politiques d'unification du Wushu dans le but de contribuer à la santé de la population, lors d'une grande réunion de toutes les provinces de la Chine sous l'égide du Parti Communiste Chinois.
1953 : Création du premier festival officiel de Gong fu Wushu de la République Populaire de Chine.
1954 : Premiers cours de Wushu à l'Université des Sports de Nankin.
1956 : Création officielle de la Section Wushu au Centre National des Sports de Pékin (équivalent de notre Fédération) et de 12 ligues dans les provinces. Politique de développement du Wushu par la mise en place de démonstrations avec classement selon le niveau de pratique. le Chang Quan créé à partir de 1956, très répandu actuellement. Ce Chang Quan moderne se voulait une synthèse officielle de plusieurs boxes musulmanes du Nord de la Chine : Cha Quan, Hua Quan, Pao Quan et Hong Quan, toutes choisies pour leurs qualités gymniques (tonicité, étirement) et chorégraphiques.
1957 : Mise en place de compétitions avec des règles établies, d'où émergent les premiers champions reconnus. A cette occasion, est édité le premier règlement : " Jing Saï Tao Lu " sur le Chang Quan, le Nan Quan et le Taï Chi Quan. Parallèlement, un deuxième livre est publié afin de promouvoir ces disciplines, pour encourager la jeunesse à développer "un esprit sain dans un corps sain". Ce livre décrit les pratiques de compétitions à mains nues et avec armes, en fonction des niveaux.
1968 : Pendant "la révolution culturelle" les écoles de Wushu sont fermées, les professeurs sont accusés de propager un art féodal et envoyés en rééducation, de nombreuses archives sont détruites.
1972 : Aprés les excés et destructions de la révolution culturelle, est décidé un grand recensement national des styles, écoles et professeurs de Wushu par les Instituts des Sports de Province. Des documents cinématographiques, écrits, photos sont recueillis et donnent lieu à des expositions itinérantes. Une grande partie de ces archives "dort" dans les bibliothéques des Instituts des Sports et demanderait à être utilisée.
Le wushu est aujourd'hui une discipline sportive avec une fédération internationale (IWUF), des fédérations continentales et des fédérations nationales (FFW.aemc) toutes reconnues par le comité international olympique (CIO). Les championnats du monde ont lieu tous les deux ans. Trois compétitions ont lieu durant les championnats internationnaux : compétition de San Da, compétition de taolu (enchaînements) et compétition de taiji quan. Le premier championnat du monde de wushu a eu lieu à Pékin en 1991.
A l'instauration des compétitions, le Centre National des Sports a dû trouver des règles communes à la multitude des styles pratiqués en Chine. Tous les styles traditionnels du Nord ont été regroupés sous le terme de "Chang Quan" et tous ceux du Sud, sous le terme de "Nan Quan". Chacune de ces deux disciplines a repris les critères communs et les particularités pertinentes des styles anciens concernés, pour en montrer la quintessence.
Les temples Shaolin (少林寺; pinyin : Shàolín Sì, EFEO : Chao-lin Sseu) sont un ensemble de monastères bouddhistes chinois célèbres pour leur association du bouddhisme Chan avec les arts martiaux, le Kung Fu Shaolin. Ce sont les monastères bouddhistes les plus connus en Occident. Le nom « Shaolin » signifie « jeune (ou nouvelle) forêt ».
Le temple Shaolin originel est situé sur le mont Song (Songshan en chinois), une des cinq montagnes sacrées de Chine, dans la province de Henan. Fondé vers 497 sous la dynastie Wei du nord, c'est l'un des plus anciens temples bouddhistes de Chine. On rapporte qu'il servit de domicile au moine indien Batuo lors des trente années qu'il passa à prêcher le bouddhisme nikaya en Chine.
La personne la plus connue associée à Shaolin est sans doute Bodhidharma ou Tamo (pinyin : Dámó), un moine indien qui voyageait en Chine au Ve siècle pour prêcher le bouddhisme Chan. D'après la tradition, on lui aurait d'abord refusé l'accès au temple Shaolin, et il n'aurait été admis qu'après avoir passé neuf années à méditer face à un mur. Ce serait ensuite sous sa direction que le temple aurait développé la base de ce qui sera ensuite appelé le bouddhisme Chan.
En découvrant l'état physique lamentable des moines qui passaient leur vie à étudier, il aurait décidé de leur imposer un régime d'exercices martiaux, base du kung fu, à la fois technique de défense contre les agresseurs, moyen de rester en bonne santé, et discipline mentale et physique.
Il semble que la venue de Bodhidharma à Shaolin soit une légende née entre les Xe et XIe siècles. On n'en retrouve en effet aucune mention auparavant, pas plus que de trace de son nom sur les stèles anciennes conservées au monastère.
La réputation militaire du temple date du début de la dynastie Tang (618 - 907). D'après des documents, des moines combattants shaolin auraient sauvé la vie du futur empereur Taizong ( Li Shimin) et l'auraient assisté dans sa lutte contre les forces rebelles. Une fois devenu empereur, ce dernier montra sa reconnaissance en agrandissant le complexe monastique et en autorisant certains moines à poursuivre leur formation militaire. Le kung fu shaolin atteint son apogée sous la dynastie Ming (1368 - 1644), quand plusieurs centaines de moines shaolin reçurent un statut militaire et dirigèrent des campagnes contre des rebelles et des bandits japonais. À cette époque, ils avaient développé leur propre style d'arts martiaux, le Shaolinquan.
Le temple originel fut pillé, détruit et reconstruit plusieurs fois. Les Mandchous le détruisirent en 1647 et massacrèrent presque tous les moines. Il ne sera pas rebâti avant 1800. Un incendie allumé en 1928 par le seigneur de la guerre Shi Yousan détruisit beaucoup de précieux manuscrits de la bibliothèque du temple.
En 1972, lors de sa visite en Chine, le Président américain Richard Nixon en compagnie de son conseiller Robert W. Smith, insista pour visiter le monastère. Les officiels chinois qui n'avaient jamais entendu parler de ce Shaolin tentèrent de le dissuader, mais il resta inflexible. Pour atteindre le monastère oublié il fallut dégager une route au bulldozer et dynamiter les lourdes portes qui refusaient de s'ouvrir. Le temple fut restauré dans les années 1970 par des fonds japonais du maître So Doshin, fondateur de la puissante école Shorinji Kempo. Ce n'est qu'en 1981 qu'il fut officiellement ré-ouvert. Les officiels chinois assistèrent alors à une démonstration de Kung Fu Shaolin exécuté par des artistes martiaux japonais. En quelques années, un style Shaolin sera reconstitué à partir d'illustrations, d'exercices de gymnastique, et de kung Fu sportif (Sanda). C'est dans les années 1980 que le Kung Fu a commencé à connaître un succès planétaire grâce à des démonstrations spectaculaires et à des numéros bien rodés.
S'il reste encore des zones d'ombre dans l'histoire de Shaolin, les spécialistes et auteurs modernes s'accordent tous sur un point : c'est bien là que s'est développé un système de combat complexe et singulier qui restera pendant des siècles la référence de la plupart des écoles d'arts martiaux asiatiques. De nombreux temples Shaolin ont vu le jour à travers la Chine au cours des siècles, notamment un temple renommé (et mystérieux) dans la province de Fujian. De nos jours, en Chine ainsi que dans le reste du monde, des milliers de temples sans relation avec Shaolin prétendent enseigner son style.